Clotilde Séraphins George : la voix et la plume


En Guyane, son nom évoque immédiatement une présence familière. Depuis vingt-huit ans, Clotilde Séraphins George exerce le métier de journaliste avec une constance et une passion hors du commun.
Attachée à sa terre natale, elle a fait le choix, après ses études à Bordeaux, de rentrer « chez elle », pour raconter la Guyane depuis la Guyane.
Pour beaucoup de téléspectateurs, une expression suffit à résumer sa carrière : « Journal Kréyol ». Elle en fut longtemps le visage, dans une langue qui relie les communautés du territoire : le créole. On se souvient également du magazine Annou Kozé, où chaque émission ouvrait un espace de débat sur les réalités, parfois rugueuses, du territoire. Une journaliste enracinée.
Mais derrière cette figure publique, il existe une facette moins visible, presque secrète : Clotilde, l’autrice.

Écrire depuis toujours

Clotilde écrit depuis l’enfance. D’abord dans des cahiers d’écolière, puis dans les journaux d’adolescente. Plus tard, les nouvelles, les projets d’albums jeunesse, et désormais le roman. Chez Clotilde, écrire est un fil discret mais continu.
Un jour, elle décide de franchir le seuil. Elle contacte un éditeur.

« J’écris pour raconter des histoires, les histoires qui se déroulent dans mon univers intérieur. Tout en étant réaliste et pragmatique, je suis fondamentalement optimiste, voire même utopiste. »

Ces mots disent déjà une posture, une façon d’être au monde. Chez elle, l’écriture devient un espace de projection mais aussi de résistance douce.

« J’ai tous les jours envie de croire en un monde bienveillant où il ferait bon vivre pour tout le monde et où chacun aurait conscience d’être merveilleux en ce qu’il est . Mais, me direz-vous assez justement : « On n’est pas chez les Bisounours ! »
Donc, consciente de cela, j’écris. J’écris ce que j’aimerais voir, entendre et vivre. J’écris les histoires qui me viennent. Et elles ne sont pas toutes à l’eau de rose car il faut conserver à la vie son sel et son piquant. Ce sont les outils qui nous affûtent et nous permettent d’accéder à la meilleure version de nous-même. »

Il y a, chez Clotilde, une lucidité qui n’éteint jamais la lumière. Une conviction que l’imaginaire peut être un terrain de réconciliation. Écrire lui permet d’habiter autrement son rapport au réel, d’en redistribuer les lignes.
Elle le dit avec une sincérité désarmante :

« Bref, j’écris aussi parce que le simple fait de rédiger, ne serait-ce que pour moi, me permet de donner vie, de rendre concret, ma vision des choses.
Une goutte d’eau dans un océan me direz-vous encore mais une goutte d’eau claire, j’ai envie de croire. Une goutte d’amour, de féerie, de magie, de douceur… »

Cette « goutte d’eau claire » pourrait être une définition de son œuvre à venir : une écriture qui ne prétend pas changer le monde, mais qui refuse de renoncer à la possibilité de le nourrir.

« Il se trouve que depuis quelques temps, j’ai envie de partager avec le monde les manifestes de l’Immanence universelle en moi. Comme devrait le faire à mon sens chacun d’entre nous sous la forme qui lui sied le mieux.
J’espère donc un jour, rencontrer mes lecteurs et vivre « pour de vrai », comme disent les enfants, l’un des films en moi. À savoir, être lue et partager. »

Les lecteurs pourront découvrir l’écrivaine dans peu de temps.
En effet, la sortie de son premier roman chez Mahury Editions est imminente. Sa première rencontre avec le public se fera au salon du livre écrivains-journalistes qui aura lieu le 28 février et le 1er mars 2026 à la salle Olympes de Gouges à Paris, dans le 11eme arrondissement. La Guyane y occupera une place d’importance, comme invitée d’honneur.

M.A-R.


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