Avec Femme blanche dans habitation hantée, Simone Paulin ouvre une brèche singulière dans le paysage littéraire. À 80 ans, cette figure de l’animation artistique caribéenne signe un premier roman d’une surprenante maturité, nourri d’une vie menée à pleine intensité.
Son histoire commence à Paris, en 1969. Une jeune Niçoise d’origine sicilienne se rêve chanteuse, travaille pour la Maison Barclay, et voit son destin basculer lorsqu’elle rencontre un Guadeloupéen qui l’entraîne, presque malgré elle, vers une île qu’elle ne connaît pas encore. Ce départ, apparemment amoureux, est aussi une traversée initiatique. Les illusions tombent, les blessures se révèlent, la voix intérieure s’affirme.
Le livre frappe par son mélange de force et de vulnérabilité : une confession pudique, portée par une écriture simple mais habitée, où l’on entend le souffle d’une femme qui regarde enfin sa vie en face. Les lecteurs y trouveront autant un voyage vers la Guadeloupe qu’un voyage vers eux-mêmes : résilience, amour, exil, renaissance. Les thèmes résonnent avec une justesse rare.
Simone Paulin ne raconte pas seulement son parcours : elle en fait un miroir. Et c’est peut-être cela, la plus belle réussite de ce roman.
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