Un enfant face au silence du monde

Avec Je n’ai pas de parents, Marielle Salmier signe un récit bref mais saisissant, tendu comme un fil entre douleur et poésie. Au centre, un enfant que personne n’a réclamé, qu’on dit timide, étrange, « jamais heureux ». Un enfant que la vie malmène, que les adultes abîment, mais qui continue malgré tout à avancer, un pas après l’autre, à travers un paysage marqué par la guerre et l’indifférence.

Ce qui frappe, c’est la délicatesse avec laquelle Marielle Salmier aborde un sujet pourtant brutal : la violence faite aux enfants et les cicatrices invisibles qu’elle laisse. Son écriture, concentrée et sensible, éclaire davantage qu’elle ne décrit, laissant au lecteur l’espace nécessaire pour respirer. On voit grandir ce jeune narrateur, on s’attache à lui, on espère pour lui.

Ancré dans les pays de l’Est, le texte résonne étrangement avec notre actualité. Il rappelle que, derrière les conflits géopolitiques, il y a des destins minuscules, des vies fragiles qui tentent de se tenir debout.

Marielle Salmier, figure reconnue du cinéma et de la scène, révèle ici une voix littéraire à part : pudique, incisive, profondément humaine. Un petit livre, oui, mais un choc émotionnel.

M.A-R.

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