Depuis trois ans, Mahury accueille des stagiaires du Lycée du livre Maximilien Vox, situé à Saint-Germain-des-Prés.
Cette démarche ne s’inscrivait pas, à l’origine, dans une stratégie définie. Au départ, il s’agissait simplement de rendre service à une amie, dont la fille ne trouvait pas de stage. Puis, de proche en proche, les élèves et les professeurs se sont transmis les coordonnées de l’entreprise.
Aujourd’hui, l’accueil de stagiaires fait partie de la vie de la maison. Ces stages sont avant tout pensés comme un espace de transmission.
Nous voulons transmettre des savoir-faire.
Nous concevons l’édition dans la continuité de la tradition des libraires-imprimeurs de la Renaissance, qui étaient avant tout des artisans. Des professionnels qui travaillaient la matière du texte avec exigence et précision.
Nous voulons aussi transmettre des valeurs.
Le travail bien fait. L’obligation de toujours savoir justifier ses choix artistiques. Une conception du travail d’éditeur comme un travail discret, mais réel, au service de l’amélioration du monde.

«Souvent, la maison devient le recours ultime d’élèves qui ne trouvent pas de stage ailleurs. Leur point commun est souvent d’être racisés. Nous le constatons. Mais nous refusons de croire que les autres entreprises les refusent pour des raisons pareilles.»

Ces stages sont des temps de transmission, mais aussi des temps d’apprentissage pour nous. Ils nous obligent à sortir de nos habitudes. Ces jeunes nous permettent de nous reconnecter avec la réalité du monde. De quitter un instant nos écrans et InDesign. De regarder ce qui préoccupe réellement les jeunes du XXIᵉ siècle.

M.A-R.